Depuis l'annonce publique de la fondation de notre Mouvement National-Catholique, certains prétendent voir chez nous une contradiction entre notre foi et notre défense de la race blanche. Si, en morale, l'oisiveté est mère de tous les vices, en politique, l'ignorance est mère de toutes les sottises. Pour réparer celle-ci et éliminer celles-là, voici quelques rappels historiques qui peuvent faire réfléchir.
Durant plus de deux siècles (dont six règnes de « Rois très chrétiens », avis aux royalistes...), la France pratiqua l'esclavage des Noirs, et seulement des Noirs puisque l'esclavage était aboli pour les autres en France depuis au moins 1315. Il ne s'agit évidemment pas de faire l'éloge de quoi que ce soit, encore moins de vouloir le rétablir, mais c'est un fait.
Le « code noir » de 1685, tout comme d'autres textes postérieurs (édit du 25 octobre 1716, édit du 15 décembre 1738, etc.), mentionnent en toutes lettres que ces règles doivent être appliquées aux « nègres », faisant donc une distinction entre Noirs et Blancs suivant des critères raciaux. Par la suite, l'« Édit du Roi touchant l'état et la discipline des esclaves nègres de la Louisiane », signé par le roi Louis XV en mars 1724, dit en son article 6 : « Défendons à nos sujets blancs de l'un et l'autre sexe de contracter mariage avec les Noirs, à peine de punition et d'amende arbitraire ; et à tous curés, prêtres ou missionnaires séculiers ou réguliers, et même aux aumôniers de vaisseaux, de les marier. » Notons qu'il s'agit alors de la décision d'un roi catholique, et cela sans aucune protestation de l'Église.
Plus encore, Louis XVI, par la « Déclaration du Roi pour la police des Noirs » du 9 août 1777, interdit purement et simplement aux Noirs, esclaves ou hommes libres, de résider sur le sol de la France métropolitaine. Un an plus tard, devant les lenteurs de l'exécution, est promulgué ceci :
« Arrêt du conseil du Roi
Sa Majesté étant informée que le nombre des Noirs s'est tellement multiplié en France, qu'on enlève journellement aux Colonies cette portion d'hommes si nécessaires à la culture des terres, dont le séjour dans le Royaume, et surtout dans la Capitale, cause les plus grands désordres, et qui, lorsqu'ils retournent dans les Colonies y portent l'esprit d'indépendance et d'indocilité et y sont plus nuisibles qu'utiles, Sa Majesté a pensé qu'il étoit de sa sagesse de déférer aux sollicitations des Habitants des Colonies, en défendant l'entrée du Royaume à tous les Noirs.
Sa Majesté a ordonné en outre que tous les Noirs, Mulâtres, ou autres Gens de couleur qui seroient amenés dans son Royaume, ou qui pourroient s'y introduire, seront arrêtés et conduits au Port le plus prochain pour y être rembarqués.
Sa Majesté étant de plus informée que quelques uns des Noirs de l'un ou l'autre sexe qui se trouvoient en France avant ladite Déclaration, se sont proposés de contracter mariage avec des Blancs, ce qui seroit contre le bon ordre de tolérer: ouï le rapport, le Roi étant en son Conseil, a fait et fait défenses à tous ses Sujets Blancs de l'un et l'autre sexe de contracter mariage avec les Noirs, Mulâtres ou autres gens de couleur.
Fait au Conseil d’État du Roi, Sa Majesté y étant, Tenu à Versailles le 5 avril 1778. »
Toutes ces interdictions étant tombées avec la Révolution maçonnique dite française de 1789, le Premier Consul Napoléon Bonaparte remet en vigueur l'édit de 1777 par son arrêté du 13 messidor an X (2 juillet 1802). Par la circulaire du 18 nivôse an XI (8 janvier 1803), son ministre de la justice Claude Ambroise Régnier, commande à chaque préfet :
« Je vous invite, M. le préfet, à faire connaître, dans le plus court délai, aux maires et adjoints faisant les fonctions de l'état civil dans toutes les communes de votre département, que l'intention du gouvernement est qu'il ne soit reçu aucun mariage entre des blancs et des négresses, ni entre des nègres et des blanches. Je vous charge de veiller avec soin à ce que ses intentions soient exactement remplies, et de me rendre compte de ce que vous aurez fait pour vous en assurer. »
En juillet 1807, l'empereur Napoléon Ier ordonne une enquête visant à dénombrer les « individus noirs et de couleurs » en métropole, craignant les « nègres sans fortune dont la présence ne peut que multiplier les individus de sang mêlé » (avis aux bonapartistes...). Il faut noter que toutes ces mesures étaient prises alors que l'Église était liée à l'État par le concordat de 1801, et elle n'y trouva rien à redire. Ces lois « racistes » continuèrent de s'appliquer dans les premières années de la Restauration, alors même que la monarchie des Bourbons avait le catholicisme comme religion d'État. Ce n'est qu'en août 1818 que le ministre de la justice de Louis XVIII, le baron Pasquier, lève l'interdiction des mariages interraciaux ; il précise néanmoins qu'il souhaite que cela soit fait à l'écart du public, « ces unions n'étant pas à encourager ».
Nous n'avons ici qu'évoqué la législation française, mais mentionnons aussi les royaumes catholiques d'Espagne et de Portugal qui, du XVe au XIXe siècle, ont appliqué les décrets de « pureté de sang », interdisant une série de fonctions et même l'entrée dans des ordres religieux à tous ceux qui avaient dans leur ascendance des Juifs ou des Musulmans, appliquant des critères plus sévères que les décrets nationaux-socialistes de Nuremberg, et cela avec le soutien des papes Alexandre VI et Paul III, et l'assentiment de nombreux ordres religieux (et non des moindres : les dominicains l'adoptent en 1485, les franciscains en 1525, les bénédictins en 1556, les jésuites en 1593, etc.). Ces exigences raciales ne seront supprimées qu'à partir de 1773 au Portugal et 1865 en Espagne sous l'influence des libéraux.
Notons aussi que le pape Pie XII, déclaré vénérable par Benoît XVI en 2009, envoya, par l'intermédiaire du cardinal Maglione, le message suivant aux troupes alliées le 26 janvier 1944 : « Le pape espère qu’il n’y aura pas de soldats de couleur au sein des troupes alliées qui seront déployées à Rome après la libération ». En effet, le Saint-Père avait gardé en mémoire les exactions des tirailleurs sénégalais de l'armée française lors de l'occupation de la Rhénanie dans les années 1920 : serait-il lui aussi un affreux raciste ?
Enfin, terminons par un saint, le père Charles de Foucauld, canonisé le 15 mai 2022 par le pape François. Dans sa lettre du 29 juillet 1916 à René Bazin, il écrivait : « Comme vous, je désire ardemment que la France reste aux Français, et que notre race reste pure. Pourtant je me réjouis de voir beaucoup de Kabyles travailler en France ; cela semble peu dangereux pour notre race, car la presque totalité des Kabyles, amoureux de leur pays, ne veulent que faire un pécule et regagner leurs montagnes. » Ainsi, le Père de Foucauld parle non seulement de race, mais aussi du métissage comme un danger pour la pureté de celle-ci. Nous demandons donc à nos censeurs : admettons que nos souverains de Louis XIII à Louis-Philippe, les rois d'Espagne et du Portugal, et même le pape Pie XII, aient été d'odieux racistes et non des catholiques, ce saint missionnaire et pénitent n'était-il pas, lui, catholique ?
Quentin Douté, Secrétaire général du Mouvement National-Catholique
©National-catholicisme. Tous droits réservés.
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.